Oran Tlemcen
Road-trip à l’ouest de l’algérie
Road-trip à l’ouest de l’algérie
On y revient par attache, parfois par nécessité mais cette fois-ci été 2023 ce séjour je le voulais différent.
Ce besoin de mouvement, de découverte et de connaissance de mes racines a toujours été là vis-à-vis de mon pays natale : l’Algérie.
Voilà ce que chantais Slimane Azem. Bref je suis une vraie DZ ! Autant dire que c’est vraiment à jamais gravé en moi et que ce sentiment pour tout algérien est un réel héritage qu’on transmet de génération en génération sans pouvoir en expliquer consciemment les raisons. Et c’est cette même musique, bien que très ancienne qui a raisonné en moi, bercée à la fois par la nostalgie et l’histoire que porte ses paroles :
« Entouré de mon Père et de ma Mère, en exil dès mon jeune âge, j’ai préparé mes affaires pour Mon premier voyage m’exiler au delà des mers, Je revois d’ici mon village et tout ceux qui me sont très chers. Pour moi ce paysage est le préféré de la Terre, l’Algérie mon Beau pays je t’aimerai jusqu’à la mort, loin de toi moi je vieillis, rien n’empêche que je t’adore avec tes sites ensoleillés, tes montagnes et tes décors, jamais je ne t’oublierais quelques soit mon triste sort , seul je me parle à moi même, j’ai failli à mon devoir, j’ai mené une vie de bohême et vécu dans le cauchemars quand je chante ce poème je retrouve tout mon espoir. »
Slimane Azem 🎵
Cette chanson est le symbole même caractérisant une génération de jeunes parents et d’enfants partis en quête de rêves, de projets en France ou ailleurs. Pour l’avoir quitter à un très jeune âge, l’Algérie constitue en réalité mon premier voyage, loin de savoir alors que je prendrais goût à cette vie de « bohême » [Merci la vie].
Ce sont ses paysages immenses et ses nombreux sites naturels et historiques qui font entre autre de l’Algérie un pays au patrimoine riche et diversifié. L’Algérie m’a toujours éblouie par son immensité et à quel point elle me fascine par ce mélange de mystère et de force qu’elle porte. De son indépendance proclamée à une indépendance en partie confisquée y règne le mérite et la grandeur d’un beau pays face parfois à un espoir en sursis.
C’est loin de mes racines certes que j’ai grandis, mais j’aurai peine de ne pas l’a découvrir en tant que voyageur d’ici ou d’ailleurs. Un cadeau de la vie que j’ai pu concrétiser cet été 2023 par un retour aux sources mais cette fois-ci en immersion dans l’ouest Algérien.
Bien évidemment, j’ai gardé en mémoire que l’Algérie n’est toujours pas un pays ouvert au tourisme. Pour m’organiser en toute sécurité et pouvoir visiter dans le respect des règles du pays, je suis passée par une agence et un guide de voyage local. L’avantage de ces circonstances est qu’on est pas dans un tourisme de masse, rien n’est déformé, tout est préservé et authentique.
Je vous partage ce road trip guidé autours des principaux sites et monuments historiques et culturel de 4 grandes wilayas à l’ouest de l’Algérie. L’Algérie compte au total 58 wilayas. Les wilayas sont des divisions administratives / régions qui existent dans plusieurs pays à majorité musulmane.
Ici, nous sommes allées à la découverte de Oran, Tlemcen Maghnia et Mostaganem.
Oran, Ville portuaire, est la deuxième grande ville après Alger. Elle est la capitale économique financière et industrielle à l’ouest de l’Algérie. Longtemps dominée par de nombreux conflits arabo – berbères puis espagnoles, la ville est fondée en 902 de son nom en arabe « Wahran », qui veut dire les deux Lions. Ce nom fait référence à une ancienne légende selon laquelle un duel de deux lions avait eu lieu dans la ville avant d’être chassé vers la montagne avoisinante nommée d’ailleurs « La montagne des Lions. » Ces lions restent encore le symbole de la ville puisque deux statues en bronze sont représentées des lions ornant l’entrée de l’hôtel de ville.
Aujourd’hui la « joyeuse » ville d’Oran, ville jeune et dynamique est également symbolisée comme la capitale du raï, de la fête.
⇢ Visite du Fort Santa Cruz
Situé à 430 m d’altitude sur la colline d’Aïdour se trouve le fort et la chapelle Santa Cruz. Une fois sur les hauteurs, ce point culminant offre une vue panoramique sur la ville et le port d’Oran. Le Fort Santa Cruz était au XVIième siècle un emplacement stratégique construit sous l’occupation espagnole pour y loger ses soldats où se confrontaient espagnol et ottoman. Aujourd’hui il est un lieu d’expression artistique et un édifice culturel accessible toute l’année.
C’est également ici qu’est originaire la fameuse Karantika, un plat hispano- algérien à base de farine de pois chiches, crée à l’époque par les militaires espagnols bloqués au Fort et manquant de ressources pour s’alimenter. Aujourd’hui la Karantika est un plat économique et consommée dans tout le pays par des variantes de cette recette.
⇢ Balade front de mer et Place d’Arme
La Place d’Arme est considérée comme le cœur historique de la ville symbolisée par les statues de deux lions sur le parvis de l’hôtel de ville. Marquée par le passage du tramway, taxi, et bus, cette place est assez centrale pour se rendre facilement dans les différents lieux touristiques comme le Front de mer, le Port et centre-ville mais aussi vers les lieux culturels : opéra, théâtre régional d’Oran, et la boutique Disco Maghreb, un des lieux emblématiques d’Oran, capitale du raï.
⇢ Shopping à l’Es Senia et détente à la plage des Andalous
Petit détour vers centre commercial Es Senia. Il est le plus grand centre commercial de la ville d’Oran. Inauguré juste avant le Covid en 2019, on y retrouve des grandes marques internationales, restaurants, cinéma. Nous avons passés la demi-journée là bas, puis nous avons repris la route direction la plage des Andalous.
La plage des Andalous est une plage familiale et balnéaire où on peut se détendre et apprécier le sable fin, les vendeurs de beignets et de thé chaud, mais aussi des activités nautiques. Cette plage « El Ancor » tire son nom de réfugiés andalous débarquant sur cette plage au XVième siècle.
Nous avons repris la route pour aller en direction de Tlemcen. Arrière-ville du pays, Tlemcen se situe à 40 km de la mer Méditerranée et à 200 km d’Oran. En berbère, Tlemcen signifie « poche d’eau », faisant référence à ses terres fertiles. Ancienne capitale du Maghreb central où régné diverses dynasties islamiques, aujourd’hui, ses vestiges historiques sont devenus un héritage archéologique, ses nombreux sites naturels sont inscrits au patrimoine national et ses diverses institutions culturelles oeuvrent à présent pour la préservation de la mémoire la ville faisant ainsi de Tlemcen un musée à ciel ouvert. Ici, sur Tlemcen, nous avons passé deux jours à la découverte de la ville et ses alentours.
⇢ Visite du parc National
Le parc National de Tlemcen a été crée en 1993, située dans une zone montagneuse à 15 km de la ville. Nous avons visité la verdoyante chute d’El Ourit. la cascade a retrouvé naturellement sa chute d’eau en 2009 après avoir été à sec pendant 40 ans.
Nous nous sommes ensuite rendu aux grottes Beni add. Ce sont des grottes naturelles existantes depuis 6 500 ans. Ses grottes aux parois volcaniques sont composées de stalactites et de stalagmites. Qu’importe les saisons ou la météo, elles maintiennent naturellement une température constante de 13 degrès toute l’année. Considéré comme un patrimoine naturel, les Grottes Beni Add ont été préservés et aménagé pour être ouverte au grand public en 2006.
⇢ Visite des vestiges de la mosquée El Mansourah
El Mansourah, signifiant « la victorieuse », fut édifiée au XIVe siècle sous le règne du sultan Zianides, une dynastie berbère qui a marqué l’histoire de la région de Tlemcen. Cette mosquée, symbole de la puissance et de la grandeur de cette dynastie, fut également influencée par les Mérinides, une autre dynastie importante de la région.
Autrefois la plus grande mosquée historique d’Algérie, El Mansourah était un lieu de prière, d’apprentissage et de rassemblement pour les fidèles, mais aussi un symbole de l’identité et de la fierté de Tlemcen.
Aujourd’hui, elle demeure un symbole architectural faisant la fierté de la ville. Elle attire les visiteurs par son minaret élancé et ses remparts en pierre rouge, témoins d’une histoire riche et complexe.
⇢ Visite Palais El Mechouar
Construit au XIVe siècle sous le règne de la dynastie Zianides, le Palais El Mechouar a été utilisé comme résidence royale et siège administratif, avec une prison intégrée pour détenir les prisonniers politiques.
Ce palais majestueux témoigne de la richesse architecturale et culturelle de la région à l’époque médiévale. De ses magnifiques jardins à ses cours intérieures ornées de fontaines et ses salles richement décorées, il était un symbole de pouvoir et de prestige pour les souverains zianides.
Aujourd’hui, il est un site historique que l’on peut visiter toute l’année, ainsi qu’un lieu pour des événements culturels et des expositions temporaires, telles que l’exposition des robes et costumes algérien
⇢ Balade à Lalla setti
Lalla Setti est une place emblématique située à plus de 1200M d’altitude offrant une vue panoramique sur toute la ville de Tlemcen. Le plateau de Lala Setti est relier au quartier ouest de la ville par l’accès en télécabine.
on y retrouve notamment le célèbre et prestigieux hôtel-restaurant du même nom, avec cette vue panoramique depuis sa terrasse.
Le nom « Lalla Setti » est dérivé d’une légende locale qui raconte l’histoire d’une jeune femme nommée Setti qui aurait vécu dans la région. Selon la légende, elle aurait péri dans les montagnes alors qu’elle cherchait de l’eau pour son village. En son honneur, le plateau a été nommé « Lalla Setti ».
Depuis le plateau , on accède également au parc Lalla Seti. Il est un lieu de loisirs et de détente très apprécié à Tlemcen, offrant de nombreuses expériences et animation inoubliables à ceux qui le visitent. J’ai pu notamment faire une visite en chameau.
⇢ Shopping au marché des épices et détente à Moscarda plage
Maghnia est une des villes limitrophes du pays aux frontières du Maroc faisant partie de la wilaya de Tlemcen. La dynamique ville de Maghnia attire chaque jour une forte affluence de citoyens et de commerçants et encore plus durant le mois sacré du Ramadan. Et pour cause, elle est réputée pour son marché des épices aux diverses spécialités. On y retrouve aussi un large choix de fruits secs, de poteries ainsi qu’un marché couvert de fruits, légumes du jour et tout l’essentiel pour préparer les plats traditionnels algériens.
L’après-midi nous nous sommes rendus à la plage Moscarda située à Port-Say. C’est une plage frontalière, très jolie, très nature entourée de falaises.
⇢ Visite des frontières algéro – marocaine
Nous avons pu aller aux frontières algéro-marocaine prendre quelques photos mais aussi apprécier les animations sur place : orchestre algérien, approcher des aigles royales et immortaliser le moment par plein de photos.
Ces frontières séparant l’Algérie du Maroc sont officiellement fermées depuis 1994. Elles s’étendent sur 1427 mètres allant de la mer méditerranée au sud du Sahara Occidental.
Située à 364 km d’Alger, Mostaganem chef lieu de la wilaya de Mostaganem est une ville portuaire dite la « capitale du Dahra » qui est région montagneuse au nord de l’Algérie située à 364 km à l’ouest d’Alger.
Mostaganem est une ville attractive d’un point touristique : hôtels, plages et monuments archéologiques. Ici, nous sommes restées très peu de temps mais nous avons pu profiter du centre de ville accessible en tramway ainsi que de son parc à thème.
⇢ Visite de la Corniche de la Salamandre
La Corniche de la Salamandre est un coin balnéaire accessible depuis la ville. Elle est nommée « la perle de la Méditerranée ». Reliant le front de mer, on y vient pour se baigner, se poser face à la mer ou profiter d’une balade autour de la corniche et manger des glaces. Un coin frais et tranquille très apprécié des Mostaganemois toute l’année et qui fait face à une forte affluence de vacanciers en été.
⇢ Balade au Mostaland
Situé à l’est de la ville de Mostaganem, nous sommes allées passer une demi-journée à Mostaland. (une journée aurait été l’idéal.) Le parc est tellement grand, et pour cause il est le premier parc de loisir en Afrique du Nord. Ce parc à thème comprend : des attractions, des parcs animaliers, des complexes hôteliers, et surtout un magnifique lac artificiel donnant vue sur un joli coucher du soleil.
Ainsi s’achève ce séjour guidé entre Oran, Tlemcen Maghnia et Mostaganem. Plus de 700 km de Road-trip guidé entre découverte, aventure et prise de conscience de l’immensité du pays.
Le circuit en agence de voyages : Même si l’Algérie n’est toujours pas ouverte au tourisme la présence de nombreuses agences de voyages et de guide local facilite l’accès à différents lieux et la rencontre de voyageurs venus des 4 coins de l’Algérie.
Pour trouver des agences de voyages j’ai principalement fait mes recherches en passant par Facebook. On y trouve toute une liste d’agence de voyages avec transport, d’excursions. Il est également plus facile de discuter directement avec l’agence via Messenger.
Je recommande de pas miser toutes ses recherches sur Google, car il y a une grosse utilisation et présence des agences de voyage faite en partie via Facebook, et d’ailleurs pour tout autre commerces : transports, excursions…
Où loger : Avec l’agence de voyage les lieux d’hébergement sont déjà inclus. Nous avons séjournés aux Portes d’Oran, hôtel/ appartement avec petit déjeuner, puis sur Tlemcen nous avons logé dans un gîte familial : le Vénisia avec également un petit déjeuner compris.
Les tarifs : Pour ce séjour en demi-pension il fallait compter 16 500 dinars par personne.
Le budget à prévoir : 2000 à 4000 dinars pour les repas par personne sachant que nous avons principalement fait des fast-food. (d’où le fait que je n’ai pas partagé d’adresses culinaires).
Les conditions météo : Bien sûre il fait très très chaud. Je crois on a approché les 50 degrés à certains moments notamment dans les hauteurs du Santa Cruz à Oran. Prévoir de quoi s’hydrater était la base, plus chapeau, brume. Pour le coup je ne recommande pas forcément de road trip en plein mois d’août en Algérie à moins, tel un chameau, être acclimater aux fortes chaleur.🐫
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